Monday, 13 August 2012

London 2012 (4/4): Proteus/Hegel


Version française plus bas

Peregrinus Proteus, the Greek Cynic philosopher, is our last guest in this series (with Hegel in the French version below). Proteus is best remembered for cremating himself on the flames of the Olympic Games in 165 AD. I'll let my curious readers inquire about the significance of his suicide. Here is how the event is described in Lucian's satirical biography:

"AND NOW THE GAMES WERE OVER. They were the best I had ever seen, though this makes my fourth visit to Olympia. In the general rush of departure, I got left behind, finding it impossible to procure a conveyance.
After repeated postponements, Proteus had finally announced a late hour of the night for his exhibition. Accordingly, at about midnight I got up (I had found lodgings with a friend), and set out for Harpine; for here was the pyre, just two miles and a half from Olympia, going East along the racecourse. We found on arrival that the pyre had been placed in a hole, about six feet deep. To ensure speedy ignition, it had been composed chiefly of pine-torches, with brushwood stuffed in between.
As soon as the moon had risen—for her presence too was required at the glorious spectacle—Proteus advanced, in his usual costume, accompanied by the chiefs of the Cynics; conspicuous among them came the pride of Patrae, torch in hand; nobly qualified for the part he was to play. Proteus too had his torch. They drew near to the pyre, and kindled it at several points; as it contained nothing but torches and brushwood, a fine blaze was the result. Then Proteus—are you attending, Cronius?—Proteus threw aside his scrip, and cloak, and club—'his club of Heracles'—and stood before us in scrupulously unclean linen. He demanded frankincense, to throw upon the fire; being supplied he first threw it on, then, turning to the South (another tragic touch, this of the South), he exclaimed: "Gods of my mother, Gods of my father, receive me with favor." And with these words he leapt into the pyre. There was nothing more to be seen, however; the towering mass of flames enveloped him completely."

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Les Jeux d'été sont terminés, rendez-vous à Sotchi en 2014 pour les Jeux d'hiver. Nous finirons cette série avec Hegel (et Pérégrinus Protée dans la version en anglais ci-dessus). Je citerai ici un article de Jean-Louis Vieillard-Baron citant lui-même Hegel. On trouvera l'article complet et les références aux textes de Hegel sur http://www.cairn.info/revue-philosophique-2007-1-page-43.htm

"Quelle est la Lebendigkeit dont il est question dans l’analyse de l’œuvre d’art vivante ? C’est la vitalité d’un culte où le rôle essentiel est joué par un corps compris comme un Soi. L’homme se substitue à la statue du dieu dans le culte, d’abord sous la forme déchaînée de la troupe de Ménades en transe, ensuite sous la forme maîtrisée du vainqueur des Jeux Olympiques. Hegel a très bien compris que ces jeux sportifs étaient d’essence religieuse. Et il souligne que cette fête sportive est une action cultuelle qui, du point de vue religieux, dépasse le travail de l’artiste sculptant la statue du dieu. Car la statue, comme œuvre d’art singulière, est inerte. Au contraire, l’œuvre d’art vivante manifeste le travail de tous, et le peuple se rend un culte à lui-même en honorant les héros. Hegel insiste sur le fait que la religion artistique est vivante en tant qu’automanifestation et autocélébration du « peuple riche d’arts et généreux ».
28Le champion des Jeux olympiques est
« œuvre d’art vivante et animée qui apparie la force à sa beauté, et qui reçoit en partage, pour prix de sa force, la parure dont on honorait la statue, et l’honneur d’être parmi son peuple, au lieu du dieu de pierre, la plus haute représentation corporelle de son essence »[19]GW 9, p.  387-388 : « Ein beseeltes lebendiges...suite.
29Cet athlète est un beau combattant (schöne Fechter), mais ce n’est pas un beau guerrier. La lutte sportive est celle qui fait ressortir un unique gagnant comme représentant de tout le peuple auquel il appartient. Il est une singularité corporelle qui dépasse la particularité de la vie de ce peuple et élève à l’universalité l’existence humaine de celui-ci. Ce faisant, c’est l’universalité du divin qui est présente dans le culte du champion, et singulièrement dans les odes en son honneur.

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