Wednesday 28 March 2012

A meeting with/Rencontre avec Gilda Piersanti

(Scroll down for English version)
Samedi dernier, rencontre à Dijon avec Gilda Piersanti, l’auteur de polars. Certains d’entre vous l’auront lue, ou vu récemment Hiver rouge sur France 2, avec Patrick Chesnais et Jane Birkin, d’après son roman Rouge abattoir. Séance de dédicaces dans une librairie. Elle s’installe, et personne ne l’abordant encore, j’en profite pour engager la conversation. Elle s’intéresse à mes lectures policières ; je cite des noms, essaye d'avoir l'air intelligent, accuse mentalement le pommard du déjeuner. Elle souligne la variété des styles sous cette appellation de « polar » : « Aujourd’hui, tout le monde veut écrire des polars, dit-elle malicieusement, mais ce n’est pas un genre unifié ». Elle attribue le succès des Scandinaves à l’émulation provoquée par une ou deux figures de proue. Je l’interroge sur l’idée que le polar, plus que d’autres genres littéraires, est un reflet de la société et permet d’en comprendre les mécanismes (heu, oui… je pense concourir pour la question bateau de l’année). Elle rattache cette idée à une tradition française, mais ne pense pas qu’il s’agisse d’une réalité universelle (même s’il me semble que de ce point de vue les Scandinaves ne sont pas en reste…). J’apprends avec étonnement que son premier roman, écrit vers l’âge de 20 ans, et jamais publié, était un roman « sur rien, sans intrigue », dans une veine philosophico-littéraire alors à la mode (années 70). Elle raconte cela avec humour. J’aime assez l’idée que l’écriture de polars soit l’aboutissement d’une réflexion esthétique ; pas mal pour un « mauvais genre » ! Elle a vu et aimé Borgen. Je lui recommande The Killing, dont j’ai ingurgité les saisons 1 et 2 en quelques semaines depuis janvier. Wonderland est son dernier roman ; elle écrit un mot très amical en guise de dédicace, d’une écriture ample et belle, à l’encre rouge.

I met crime fiction author Gilda Piersanti in Dijon, Burgundy, last Saturday. She was signing her latest novel, Wonderland, at “Lib de l’U” bookshop. I was there early enough to enjoy a casual talk with her. She asked about my readings, and pointed out that crime fiction, which is so popular with writers and readers today, is by no means a unified genre. She said the talent of a few leading authors emulated by followers could explain the success of Scandinavian crime fiction. I asked her whether she believed that crime fiction was a means of understanding society (anyone heard of some Trite Question Competition I could enter? Please use Comments section) and she said that this was mostly a French literary trend (although, IMHO, this is also a very Scandinavian, and probably European, one). I was happily surprised to learn that her first (unpublished) novel was “a book about nothing and without a plot,” as she merrily described it. She wrote it in her early 20s in the context of fashionable literary/philosophical theories she now jokes about. I like the idea that writing popular crime novels (whatever the adjective means) can be the result of some aesthetic maturation. She enjoyed Borgen. I recommended The Killing to her (I’ve been obsessed with it lately and watched seasons 1 and 2 in five weeks. Could this account for the four pounds I’ve put on?) She signed a copy of Wonderland in a large, beautiful handwriting, and (of course) in red ink.

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