Tuesday, 25 June 2013

PRISM and total surveillance



GCHQ
PRISM, the United States’ global electronic surveillance programme, has hit the headlines since Edward Snowden’s revelations. In the British press, the activities of the GCHQ have been much commented on, and from what I have read I understand that as I have been exchanging quite a few emails with UK correspondents over the past few years, both professional and personal, they have all been stored or scanned or analysed or whatever “they” do with them. 
I see at least four possible reactions to this. 1°) Outrage—breach of privacy! If our own governments don’t trust us why should we trust them? Democracy is under threat. 2°) Irony—oh God, I hope they won’t pass on my notes to some rival academic who could publish an article on the yellow stockings motif in early Victorian fiction before me! 3°) Condonation—seriously, how do you expect security services to prevent terror attacks against us? 4°) Literary history—have authors discussed such issues in novels?

 There is, of course, George Orwell’s 1984, with its anticipation of the State’s total surveillance machine. On a smaller scale, Jeremy Bentham’s Panopticon has long been used as a metaphor for surveillance systems (Foucault, Zuboff) and many see the Internet as a form of modern Panopticon. In The Handmaid’s Tale by Margaret Atwood, “the omnipresence of Eyes, Angels, Guardians, and Aunts—all agents of state sponsored repression—evoke an atmosphere of constant surveillance and social control in which biblical mandate, fascist tactics, and technology are all merged” (http://www.enotes.com). And in Philip K. Dick’s A Scanner Darkly, “the little people are trapped in a total surveillance state where hologram cameras are routinely used, every pay phone is tapped, supersonic tight beams are used for police assassinations, and the closest friends inform on each other” (Darko Suvin, New Boundaries in Political Science Fiction). Some of you may have seen Richard Linklater’s 2006 film adaptation, with Keanu Reeves as Arctor/Fred.



Think of more dystopian/utopian fiction on total surveillance? Please leave a comment!

Friday, 14 June 2013

L'anglais à l'Université



La dernière polémique en date concerne un article de la récente loi sur l’enseignement supérieur autorisant les cursus en anglais dans nos Universités. D’aucuns y voient la fin du français, voire de la France. Jacques Attali, qui jadis prôna la mesure dans son rapport sur les clés de la croissance, tonne contre : c’est qu’il veut se faire élire à l’Académie française. Il y a je crois chez les opposants au projet (qui au passage ne concernerait que 1% des cursus universitaires, et qui pour les grandes écoles entérinerait une réalité de fait – mais chut !), il y a chez les opposants donc, beaucoup de nostalgie du temps où le français était la langue des élites. Or, si l’on veut que la langue française retrouve son influence de jadis, il faudrait redonner à la France sa suprématie politique, militaire et économique sur l’Europe et sur le monde. Une langue et une culture influentes, ce sont d’abord, toujours, et tout à la fois, une armée plus puissante que celle des autres, une démographie plus dynamique que celle des autres, des entreprises conquérantes, des scientifiques et des ingénieurs innovants, et des moyens financiers et matériels colossaux mis à leur service. Comment croyez-vous que le grec, puis le latin, puis le français, sont devenus en leurs temps les langues véhiculaires des esprits cultivés en Europe ? Les autres peuples étaient-ils composés d’idiots qui n’avaient rien à dire ? Non : mais leurs armées furent défaites par Alexandre, par César, par Louis XIV. Les auteurs de polars américains, connus partout dans le monde, sont-ils meilleurs que les Français, qui ont, n’est-ce pas, un tout petit peu plus de mal à s’imposer hors hexagone ? Non : mais les Etats-Unis ont dix porte-avions en activité, et la France un seul. Et une économie (encore) dominante. Et Google, et Facebook, et YouTube. L’exemple du français devrait d’ailleurs rassurer les passéistes : les autres langues n’ont pas disparu entre le XVIIe et le XXe siècles parce que les érudits et les diplomates conversaient en français. Pourquoi le français, relégué au rang de langue locale, disparaîtrait-il ? Il est d’ailleurs en expansion constante : contrairement à une idée reçue, le nombre de francophones ne cesse de croître partout dans le monde, ainsi que le nombre de non francophones qui apprennent le français. Evidemment, leur nombre croît mon vite que celui des non anglophones qui apprennent l’anglais, mais la langue de Tatiana de Rosnay (auteur français le plus lu en Europe et aux Etats-Unis ces deux dernières années) a encore de beaux jours devant elle, à condition que les pays francophones ne ratent pas le train de la mondialisation et refusent de se mettre à l’anglais. C’est paradoxal, mais pas contradictoire. Car les étudiants en chimie ou en astrophysique chinois, indiens, allemands, brésiliens que l’on espère attirer par cette mesure apprendront aussi le français une fois chez nous, et seront des ambassadeurs de la culture française une fois rentrés chez eux, pour peu qu’ils aient été bien accueillis. Quant aux chercheurs français, le recours à l'anglais s'impose pour eux, qu'on le veuille ou non. Il faut leur donner les moyens de se faire entendre dans le concert anglophone du savoir. Un érudit du Moyen-Age parlait latin, d'où qu'il soit. Aujourd'hui il parle anglais. Certes, à l'époque le latin n'était plus la langue maternelle de personne, contrairement à l'anglais aujourd'hui, ce qui place les autres en situation de handicap au départ. Mais peut-être aussi en situation d'avantage, tant il est vrai que parler plusieurs langues est un atout, et tant il est vrai que les populations anglophones dans leur ensemble, qui s'en mordront les doigts un jour, négligent les langues vivantes.