Friday, 29 June 2012

Deux musiciennes / Two musicians

La pianiste Brigitte Engerer vient de mourir, après la cantatrice Montserrat Figueras en novembre dernier. Voici deux liens pour les réentendre, et deux poèmes pour explorer quelques liens entre musique et poésie, l'un d'Yves Bonnefoy en hommage à une autre diva décédée d'un cancer de la gorge, "A la voix de Kathleen Ferrier" (1959), et l'autre de D. H. Lawrence intitulé "Piano" (1918). 

Pianist Brigitte Engerer has just died, six months after singer Montserrat Figueras. Here are two links to listen to them and two poems on music - Yves Bonnefoy's "A la voix de Kathleen Ferrier" (1959) is a tribute to another singer who died of throat cancer, while D. H. Lawrence's "Piano" (1918) mixes the themes of music, time and remembrance.

  Brigitte Engerer plays Schubert

  Montserrat Figueras sings a Spanish lullaby


A la voix de Kathleen Ferrier

Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s’était voilée.
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s’est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
Ô lumière et néant de lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l’angoisse ou l’espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l’irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !
Il semble que tu connaisses les deux rives,
L’extrême joie et l’extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l’éternel.
 Piano
Softly, in the dusk, a woman is singing to me;
Taking me back down the vista of years, till I see
A child sitting under the piano, in the boom of the tingling strings
And pressing the small, poised feet of a mother who smiles as she sings.

In spite of myself, the insidious mastery of song

Betrays me back, till the heart of me weeps to belong
To the old Sunday evenings at home, with winter outside
And hymns in the cozy parlor, the tinkling piano our guide.

So now it is vain for the singer to burst into clamor

With the great black piano appassionato. The glamor
Of childish days is upon me, my manhood is cast
Down in the flood of remembrance, I weep like a child for the past.

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