W.B. Yeats |
François Hollande |
(version française plus bas)
I drank a glass of champagne last night to
celebrate M. Sarkozy’s defeat and M. Hollande’s victory. At the same time, I
couldn’t help thinking of W.B. Yeats’s vision of history as a succession of
cycles or gyres. In Yeats’s system, gyres encompass about 2,000 years each, and
as one reaches its maximum the other is at its minimum but begins to grow. For
instance, as Christianity reached its peak it began to contract while its
antithesis, i.e. “our scientific, democratic, fact-accumulating, heterogeneous
civilisation,” began to enlarge. Here is a rough application of the principle
to more mundane matters. The French Socialist Party has won all elections since
2008, and yesterday’s vote was a climactic victory. After its probable defeat in
next month’s parliamentary election, the right-wing UMP will have lost
everything. This is the moment, if we follow Yeats’s vision, when the influence
of the left will continue to expand for a while, as new policies will be
enforced, but will almost immediately begin to decline. From now on, the right
can only move forward again, and in 2017 or 2022 the French will choose a
right-wing president. Yesterday, few of us were aware that we were entering the
last days of François Hollande.
J’ai bu une coupe de
champagne hier soir pour fêter la défaite de M. Sarkozy et la victoire de M.
Hollande. En même temps, j’avais à l’esprit la théorie des cycles historiques
de W.B. Yeats. Selon le grand poète irlandais, ces cycles de 2000 ans correspondent
à la montée en puissance d’une civilisation qui, lorsqu’elle atteint son
zénith, commence à se contracter au profit de son antithèse qui, elle, croît,
et finalement la remplace. Ainsi, le christianisme a-t-il atteint son apogée au
moment même où son antithèse, ce que Yeats appelle « notre civilisation
scientifique, démocratique, basée sur l’accumulation des faits, hétérogène »,
est entrée en expansion. Appliquée grossièrement à la réalité plus
terre-à-terre de la politique française, cette vision nous fait voir ceci :
les socialistes ont gagné toutes les élections depuis 2008, et la victoire d’hier
était une sorte d’apothéose. Après sa probable défaite aux législatives de
juin, l’UMP aura tout perdu. C’est le moment, selon Yeats, où l’influence de la
gauche continuera de croître pendant un moment (le temps qu’une nouvelle
politique soit mise en place), avant de commencer à décliner presque aussitôt.
A partir de maintenant, la droite ne peut que progresser, et dans cinq ou dix
ans les Français choisiront un-e président-e issu-e de ses rangs. Hier, peu de
gens avaient à l’esprit que nous avions commencé de vivre les derniers jours de
François Hollande.
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