Tuesday, 11 February 2014

Murphy riots and Dieudonné

Murphy riots in City Park Street, Birmingham, 1867
I was struck by the similarities between the Murphy riots in Britain in the 1860s and the recent Dieudonné affair in France – a rather small-scale repeat and in a different context, but with still much in common: 
1.   Murphy was an obsessive anti-Catholic paranoid (“every Popish priest is a murderer, a cannibal, a liar, and a pickpocket”). Dieudonné is an obsessive anti-Semitic paranoid (“les gros escrocs de la planète sont tous des juifs” – “the big crooks in the world are all Jews”).
2.   Murphy’s lectures in the North of England gathered impressive numbers of sympathisers. So do Dieudonné’s shows in his Paris theatre and throughout the country.
3.   Murphy presented himself as a champion of free speech, and so does Dieudonné. The protestant Evangelical Mission (a strongly anti-Catholic organisation) said in Murphy’s defence: “Englishmen are being deprived by a Military Despotism at the dictation of ROMISH PRIESTS.” And Riposte Laïque (a far-right organization): “Le pouvoir se sert de Dieudonné pour interdire la liberté d’expression” – “the government uses Dieudonné to ban free speech.”
4.   The then Home Secretary personally intervened against Murphy, saying “his words [were] only fit to be addressed to thieves and murderers”. The French Home Secretary condemned “Dieudonné’s racist and anti-Semitic words most firmly,” and won the legal battle to ban his most controversial show.
Fortunately, nothing like the Murphy riots happened, and only minor incidents have been reported here and there. But the question posed by Murphy’s lectures and by Dieudonnés shows is obviously the challenge they present to political liberalism: should we or should we not allow total freedom of speech? Where should we draw the line between free speech and incitation to violence and hatred? Your reactions are most welcome.

Monday, 3 February 2014

John Galsworthy et le mariage pour tous


Nous avons assisté hier à une nouvelle démonstration de force de la "Manif pour tous". Il était amusant ce matin de comparer les unes du Figaro et de Libération, sans surprise au demeurant : "Grande manifestation pacifique" pour les uns, "Manip pour tous" pour les autres... Ce qui est curieux, c'est de manifester contre des moulins à vent : personne n'a jamais voulu enseigner la théorie du genre dans les écoles (d'ailleurs ça n'existe pas, c'est une traduction maladroite et trompeuse de l'anglais gender studies, dont on peut penser par ailleurs ce que l'on veut, mais si on les critique, critiquons-les pour ce qu'elles sont), et le gouvernement répète à qui veut l'entendre que ni PMA ni GPA ne sont à l'ordre du jour... Il s'agissait surtout de faire un procès en illégitimité au président et au gouvernement socialistes, et ce n'est pas la première fois que l'on constate que la droite a tendance à considérer que le pouvoir, pour le plus grand bien de tous, doit par essence rester sa chose.


The Forsyte Saga - 1967 television adaptation

Cela dit, rien n'indique que PMA, GPA, et, pour élargir le débat, outils de surveillance généralisée des populations ou autres modifications génétiques, ne deviendront pas un jour réalité, illégale puis parfois légale. Il est raisonnable de penser que ce qui techniquement possible finit par advenir. Les peurs des manifestants d'hier ne sont pas à ranger au rang des fantasmes d'illuminés, toute arrière-pensée politique mise à part, je n'y reviens pas. J'étais replongé ces derniers temps dans la lecture de John Galsworthy, surtout The Country House, mais l'auteur est surtout célèbre pour The Forsyte Saga, où on lit ceci :

"Men are in fact quite unable to control their own inventions; they at best develop adaptability to the new conditions those inventions create."

Ainsi avons-nous dû nous adapter à la menace nucléaire, à l'invention du téléphone et aux trains à grande vitesse. Il faudra nous adapter (si ces choses deviennent techniquement et financièrement réalisables) aux innovations de la génétique et de la biologie. On devra bien sûr se poser la question du bien et du mal, mais comme on se la pose pour les drogues ou la prostitution : en sachant que le but ne peut pas raisonnablement être d'éradiquer le problème. Une autre citation de Galsworthy pour finir, histoire de pimenter un peu plus le débat sur le mariage homosexuel :

"Society is built on marriage... marriage and its consequences."